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Le pouvoir des infrastructures municipales pour le climat

Publié le 18 janvier 2022

La version originale de ce texte a été publiée sur le site Internet de la Plateforme municipale pour le climat de l’UMQ.

Le transport actif est une alternative de choix à l’automobile. En plus de diminuer les émissions de GES, il comporte une multitude de bienfaits pour la santé. Cependant, pour encourager son utilisation, les municipalités doivent mettre à la disposition des citoyennes et citoyens un environnement agréable, accessible et sécuritaire. Une étude de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) menée en 2016 révèle que cette condition est essentielle pour observer une augmentation du nombre de cyclistes [1]. Bien que plusieurs éléments puissent entrer en ligne de compte lorsqu’il est question de changements d’habitudes liés à la mobilité, les municipalités du Québec ont le pouvoir de concevoir leur territoire de façon à faciliter un choix de transport actif pour leur population. Pour y parvenir, une combinaison d’infrastructures grises et vertes est essentielle.

Les infrastructures grises

Le concept d’infrastructures grises est utilisé pour décrire des constructions faites de béton. Toutefois, lorsqu’il est question d’aménagement du territoire et de mobilité, il réfère plus précisément aux constructions sur le sol tels les routes, les ponts, les pistes cyclables et les trottoirs. La municipalité peut opter pour plusieurs types d’aménagement possible afin de mettre en place son réseau. Parmi ces options on retrouve notamment les bandes cyclables, les chaussées désignées, les vélorues et les accotements asphaltés qui permettront de répondre à différents besoins selon la réalité locale. Vélo Québec décrit d’ailleurs les types de voies possibles et les types d’aménagement à implanter en fonction de critères précis. Ces informations pourraient servir aux réflexions concernant le développement d’un éventuel réseau. 

Les infrastructures cyclables ou piétonnières permettent d’assurer une séparation entre les véhicules motorisés qui circulent à une vitesse plus élevée. Cette délimitation est particulièrement nécessaire lorsque le trafic de l’artère ciblée est important. Ceci aura nécessairement pour effet d’assurer une meilleure sécurité pour les différents types d’usagers de la route.

Les infrastructures vertes

Les infrastructures vertes représentent quant à elles l’ensemble des systèmes naturels (boisés, cours d’eau, etc.) ou aménagés (parcs, plates-bandes, etc.) qui soutiennent la vie animale et végétale en plus de rendre des services essentiels aux bien-être des individus et des communautés [2][3]. Celles-ci offrent plusieurs avantages directs et indirects pour l’environnement, la santé publique et le bien-être des populations, notamment :

  • création d’îlots de fraîcheur ;

  • purification de l’air ;

  • réduction de la consommation d’eau en supportant la cueillette des eaux de pluies (consulter la formation UMQ à ce sujet) ;

  • enjolivement des rues et des espaces publics ;

  • accroissement du sentiment de bien-être pour les individus [4];

  • diminution du sentiment d’anxiété et de dépression [4].

La création d’un environnement attrayant aura d’ailleurs pour objectif d’encourager la population à utiliser les voies cyclables et piétonnières. Pour s’y faire, il existe des guides pratiques qui peuvent servir à leur mise en place tel que celui de Initiative Mangrove, un projet découlant du Fonds français pour l’environnement mondial. 

Avantage pour l’action climatique

L’utilisation de transport actif, encouragée par la mise en place d’espaces cyclables adaptés et agréables, n’est qu’un exemple qui démontre comment les infrastructures municipales peuvent jouer un rôle dans l’atteinte des objectifs de développement durable et de lutte aux changements climatiques. En effet, les municipalités ont avantage à façonner leur environnement bâti en fonction des enjeux présents et futurs liés aux aléas climatiques. Elles favoriseront ainsi développement des communautés et permettront l’épanouissement des citoyennes et des citoyens [5] en plus de contribuer à l’adaptation du territoire.


[1] INSPQ. (2016) Liens entre les caractéristiques de l’environnement bâti et la pratique sécuritaire du vélo : synthèse des connaissances (document PDF) https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2158_liens_environnement_bati_pratique_securitaire_velo.pdf, page 1.

[2] FONDATION DAVID SUZUKI. (2015). Les infrastructures vertes : un outil d’adaptation aux changements climatiques pour le Grand Montréal. (en ligne) https://fr.davidsuzuki.org/publication-scientifique/infrastructures-vertes-outil-dadaptation-aux-changements-climatiques-grand-montreal/, consulté le 30 juin 2021.

[3] COLLECTIVITÉS VIABLES. (2019). Infrastructures vertes. (en ligne) http://collectivitesviables.org/articles/infrastructure-verte.aspx, consulté le 5 juillet 2021.

[4] RADIO-CANADA. (2020). Les effets de la nature sur notre bien-être. (en ligne) https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/des-matins-en-or/segments/entrevue/169145/nature-plein-air-benefices-bon-sante, publié le 7 mai 2020.

[5] INSPQ. (2021) Environnement bâti. (en ligne) https://www.inspq.qc.ca/saine-alimentation-mode-vie-actif/environnements-favorables-sante/environnement-bati, consulté le 29 juin 2021.

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