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Pistes d’actions municipales pour stimuler l’autonomie alimentaire

Publié le 15 juillet 2021

La version originale de ce texte a été publiée sur le site Internet de la Plateforme municipale pour le climat de l’UMQ.

Grâce à la richesse de son territoire et de son industrie agroalimentaire, le Québec est en mesure de produire plus ou moins la quantité nécessaire d’une large gamme de produits consommés par les Québécoises et les Québécois. On peut penser par exemple à la viande de porc, de volaille et de veau, ainsi qu’à plusieurs produits laitiers et de saison comme les pommes de terre et les produits de l’érable pour lesquels la production suffit à la demande [1] [2]. La province compte cependant sur un approvisionnement international pour répondre à la demande des citoyennes et des citoyens. L’ouverture de ces marchés crée une dépendance aux marchés internationaux tout en générant une grande quantité de gaz à effet de serre (GES) en raison du transport. 

Le gouvernement du Québec a mis en place sa Politique bioalimentaire 2018 – 2025 qui encourage la production et la consommation de produits alimentaires locaux. Les actions présentées visent à atteindre une plus grande autonomie alimentaire, en minimisant les impacts négatifs liés à la mondialisation et aux échanges commerciaux de produits bioalimentaires. Pour s’y faire, les municipalités du Québec ont un rôle à jouer : mettre en place des actions pour stimuler et orienter l’offre et la demande domestiques. 

Action 1 : Éduquer et sensibiliser les enfants 

Le jardinage et la cuisine sont d’importants vecteurs d’apprentissage alimentaire. Avec une meilleure connaissance de la provenance des aliments qu’ils consomment, en rencontrant les producteurs locaux et en cuisinant les ingrédients eux-mêmes, les enfants développent une grande sensibilité face à l’autonomie alimentaire. De plus, ils maximisent leurs chances de développer de saines habitudes alimentaires. Pour encourager cet apprentissage, des activités communautaires, scolaires et familiales peuvent être organisées au rythme des cueillettes et des saisons.

Action 2 : Instaurer des marchés publics 

Les marchés publics permettent d’accroître l’accessibilité de produits locaux frais et ils créent des liens sociaux au sein des collectivités. Ces échanges sont riches en bénéfices économiques pour les producteurs. Ils peuvent être un lieu d’éducation pour les enfants et les adultes qui pourront être à l’affût des produits de saison et discuter avec les producteurs.

Des marchés publics peuvent être organisés par l’équipe de la municipalité, par un regroupement citoyen ou par un organisme local. N’hésitez pas à faire appel à eux.

Action 3 : Permettre et encourager l’agriculture urbaine

Les règlementations municipales peuvent être adaptées de plusieurs façons pour permettre et encourager l’agriculture urbaine. Parmi celles-ci, la municipalité peut affecter des terrains municipaux afin de créer des jardins communautaires, aménager les toits de ses bâtiments avec des jardins ou même des ruches. Elle peut aussi permettre à ses citoyennes et ses citoyens d’élever quelques poules pondeuses dans leur cour.

Action 4 : Protéger le territoire agricole

Les municipalités peuvent valoriser financièrement les milieux agricoles, notamment avec des mesures écofiscales. De cette façon, elles peuvent assurer la protection de ces milieux et diversifier leur revenu. Cette action a également l’avantage de contrer l’étalement urbain. À ce propos, le programme de compensation pour la protection du territoire agricole de la CMM est un bon exemple.

Consultez le chantier Économies locales


[1] LE DEVOIR. (2020). L’assiette québécoise entre autonomie et mondialisation. https://www.ledevoir.com/documents/special/2020-08-10-mondialisation-et-alimentation/index.html, publié le 10 août 2020.

[2] BIOCLIPS. (2020). L’approvisionnement alimentaire au Québec. https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Bioclips/BioClips2020/Volume_28_no11.pdf, publié le 14 avril 2020.

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