Publié le 13 août 2024
Depuis plus de deux ans, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) ne cesse de répéter un message clair et urgent : il est impératif d’agir face aux défis colossaux que nous imposent les changements climatiques.
Année après année, nos municipalités se trouvent en première ligne pour protéger nos communautés, nos territoires, et nos infrastructures. Elles sont les premières à subir les effets des changements climatiques. Pourtant, malgré l’évidence croissante de l’urgence climatique, les moyens à notre disposition pour répondre à ces crises demeurent largement insuffisants.
Une étude réalisée par WSP en collaboration avec Ouranos a chiffré à plus de 2 milliards de dollars par an, jusqu’en 2055, les surcoûts d’entretien, de remplacement et de mise à niveau des infrastructures existantes pour les rendre résilientes au climat futur.
Ces coûts astronomiques illustrent bien l’ampleur du défi auquel nous faisons face. Les municipalités n’ont tout simplement pas la capacité de réaliser ces investissements seules. Sans une adaptation adéquate, nos infrastructures se détérioreront plus rapidement, seront davantage sujettes à des défaillances, et deviendront encore plus coûteuses à entretenir dans le futur.
Les résultats de l’étude indiquent également que le Québec doit, dans les cinq prochaines années, prioriser les investissements pour l’adaptation des infrastructures d’eaux existantes, particulièrement celles d’eaux usées, ainsi que les routes, afin de tirer parti des mises à niveau et des remplacements déjà prévus. Une gestion responsable des fonds publics signifie agir maintenant, à la hauteur des défis climatiques que nous vivons et qui menacent nos communautés.
À défaut de saisir cette opportunité, les risques et les coûts pour la société deviendront beaucoup plus importants.
L’UMQ lance aujourd’hui, une fois de plus, un appel urgent aux gouvernements fédéral et provincial pour qu’ils prennent des mesures immédiates afin de soutenir nos municipalités dans cette transition cruciale.
Au gouvernement fédéral, nous demandons une bonification des enveloppes du programme TECQ pour qu’elles reflètent les hausses des coûts des dernières années, une augmentation significative des investissements dans le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes et la conclusion rapide d’une entente avec le gouvernement du Québec pour permettre aux municipalités du Québec d’accéder aux 821 millions de dollars annoncés au printemps dernier pour aider à s’adapter aux changements climatiques. Ces fonds sont essentiels pour la mise en œuvre d’initiatives locales.
Au gouvernement du Québec, nous demandons de rééquilibrer le Plan Québécois des Infrastructures (PQI). Actuellement, la part du PQI consacré aux infrastructures municipales a chuté de 7,3% en 2018 à 4,7% en 2024, une diminution de plus de 35%. Sans cet appui essentiel, les municipalités ne pourront pas entreprendre les travaux nécessaires pour garantir la résilience de nos infrastructures face aux défis climatiques futurs.
Le temps presse. Chaque dollar investi maintenant dans l’adaptation de nos infrastructures est un pas de plus vers la protection de nos communautés et une réduction des coûts futurs.
Nos municipalités sont prêtes à agir, mais elles ont besoin du soutien des gouvernements pour réussir. Il est impératif que nous travaillions ensemble pour bâtir un avenir résilient.
Martin Damphousse, président de l’Union des municipalités du Québec
Le bulletin Carrefour Municipal
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