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Regard sur les priorités municipales

Publié le 11 janvier 2022

Quels seront les grands chantiers municipaux pour les années à venir ? Lisez un bref retour sur les enjeux qui ont retenu l’attention pendant l’élection municipale et sur les actions proposées par les élues et élus, à travers le Québec. Au coeur des préoccupations municipales : l’environnement, le logement le développement économique, l’aménagement et les infrastructure de même que l’inclusion et la qualité de vie.

L’environnement, c’est l’enjeu de l’heure. Partout au Québec, dans les municipalités de toutes tailles,
les candidates et les candidats ont intégré ce thème dans les priorités de leur programme électoral. De
la mise en place de politiques environnementales à l’échelle locale, à la protection des espaces verts,
en passant par une meilleure gestion des matières résiduelles, les municipalités ne mettent de côté aucune avenue pour participer à l’effort climatique mondial.

Et elles peuvent faire leur part ! Les municipalités disposent de plusieurs champs de compétences qui leur permettent d’avoir un impact significatif pour lutter contre les changements climatiques.
D’ailleurs, l’UMQ a lancé récemment la Plateforme municipale pour le climat, une plateforme qui propose des pistes d’action concrètes pour accompagner les gouvernements de proximité à réduire leurs
impacts sur l’environnement.

Saviez-vous que 45 % des gaz à effets de serre au Québec proviennent du transport? Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la mobilité  ait retenu l’attention de lors de la dernière campagne. Pour favoriser
l’utilisation du transport en commun, plusieurs municipalités aimeraient moduler les tarifs pour offrir une flexibilité aux usagers. En raison du télétravail, plusieurs d’entre eux sont appelés à se déplacer
moins souvent.  La bonification de l’expérience cycliste en favorisant la connexion des pistes cyclables entre les municipalités ainsi que l’optimisation de l’environnement urbain des piétons sont également des mesures qui ont été mises de l’avant.

La transition écologique dans laquelle nous sommes tous engagés nous emmène notamment à densifier nos quartiers, créant par le fait même des milieux de vie harmonieux où les services à la population sont plus efficients. Or, l’éléphant dans la pièce demeure l’accessibilité à l’habitation, où des solutions sont à notre portée si nous osons faire preuve de créativité. Nous devons trouver des manières de densifier en créant des projets de qualité dont le prix permet une mixité sociale. Les solutions ne sont toutefois pas que locales : privilégions une approche positive et collective!
– Stéphane Boyer, maire de Laval

LOGEMENT
L’abordabilité du logement a été une question centrale pour les électrices et les électeurs. On sait
que le Québec vit présentement une pénurie de logements. L’UMQ a d’ailleurs évalué les besoins
en logements sociaux à 4 000 par année pendant cinq ans.  Par le passé, cet enjeu a surtout été abordé sous l’angle du manque de logement social, mais aujourd’hui, on parle d’une pénurie qui touche
tous les types de logements abordables. Et ce phénomène n’est pas exclusif à la grande région métropolitaine de Montréal, il est aussi présent dans toutes les régions du Québec. Plusieurs municipalités sont aux prises avec un taux d’inoccupation inférieur au point d’équilibre du marché. Une partie de la solution se trouve dans la bonification de l’offre. Effectivement, la construction de logements abordables est une promesse électorale qui a été répétée maintes fois.

La campagne a été une occasion d’évoquer de nouvelles approches comme la fiducie d’utilité sociale, la conclusion d’ententes avec le marché privé pour la construction de logements locatifs abordables,
le partenariat avec des OBNL de développement de l’habitation, etc. Par exemple, à Sherbrooke, on retrouve la toute première fiducie d’utilité sociale au Québec : la Coopérative d’habitation Havre des Pins.

L’accessibilité à des logements abordables est un grand chantier. Aucune municipalité ne pourra régler ce problème à elle seule, il faut un engagement qui va au-delà du milieu municipal et qui réunit l’ensemble des paliers gouvernementaux.

Depuis 2020, nous travaillons sur un plan municipal de l’habitation pour les municipalités de centralité. Les Villes sont proactives, mettent en place des incitatifs pour stimuler la construction de logements locatifs, mais devant l’ampleur du défi, un appui fort des gouvernements provinciaux et fédéraux sera nécessaire pour répondre aux besoins urgents et grandissants.
– Mathieu Lapointe, préfet de la MRC d’Avignon et maire de Carleton-sur-mer

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Le développement économique a assurément  été un sujet incontournable lors de la campagne
électorale. Avec la relance post-pandémique, il est plus important que jamais de s’attaquer la pénurie de main-d’œuvre. Partout au Québec, dans toutes les régions et dans tous les secteurs, le manque de travailleuses et de travailleurs se fait sentir. C’est un véritable casse-tête pour les entreprises qui tentent de revenir à leur pleine capacité. Il n’est pas rare de voir des heures d’ouverture réduites chez les commerçants et restaurateurs. Puisqu’un grand nombre de postes vacants se trouvent en région, il est
primordial d’avoir une offre de service pour l’accompagnement des immigrants, et ce, dans toutes les  municipalités. Parmi les solutions préconisées, on retrouve notamment l’accueil des nouveaux arrivantes et arrivants et la régionalisation de l’immigration. Il y a de beaux exemples d’innovation dans ce
domaine, qui émergent directement des municipalités, comme l’organisation de missions de recrutement à l’international basées sur les besoins des entreprises locales, ou encore l’accompagnement des entreprises dans l’embauche de nouveaux talents hors Québec. L’augmentation des places en service
de garde est une autre solution abordée pour attirer les familles. C’est aussi une façon de garder les femmes, et parfois même, les grands-parents, sur le marché du travail.

La relance des centres-villes et des artères commerciales sont aussi à l’ordre du jour. Plombés par la pandémie, ces lieux ont été désertés, faute de touristes et d’employés dans les bureaux. Pendant la campagne électorale, plusieurs candidates et candidats ont mis l’accent sur des solutions pour faire revenir les gens dans les centres-villes et rendre les artères commerciales plus attractives. Par
exemple, on encourage la piétonnisation des rues et l’aménagement de pistes cyclables.
On a aussi suggéré d’accorder des subventions aux petits commerçants plutôt qu’aux grandes institutions.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, des défis d’attraction des talents à la Ville de Gatineau et des délais occasionnés par la pandémie, il faut être capable de s’engager dans des projets que la Ville a la capacité de faire, et de livrer pour vrai. Quand on comprend les opérations, on est capable de se poser les vraies questions et d’avoir la lucidité de dire si oui ou non, c’est le bon moment de mettre l’argent là.
– France Bélisle, mairesse de Gatineau

Pour poursuivre la lecture du dossier spécial faisant état des priorités en matière d’aménagement et d’infrastructures et d’inclusion et de qualité de vie, cliquez ici.

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