Publié le 11 novembre 2025
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Pour une vision économique qui inclut vraiment nos régions Les régions sont le cœur battant de notre économie. Riches en ressources et en savoir-faire, elles contribuent à la vitalité de l’ensemble du Québec. Pourtant, elles demeurent trop souvent absentes des grandes orientations économiques du gouvernement. Lundi, le premier ministre François Legault a présenté une vision économique axée sur l’énergie et les grands projets industriels. Cette approche, bien que légitime, ne peut réussir sans une véritable intégration des réalités régionales. Surtout, elle ne doit pas se faire au prix de l’abandon d’un secteur stratégique comme l’industrie forestière. L’Union des municipalités du Québec (UMQ) lance un message clair : ça prend un plan économique ambitieux qui reconnaît pleinement le rôle vital des régions et qui intègre, notamment, les deux priorités suivantes. La forêt : éviter une erreur historique L’industrie forestière pourrait perdre jusqu’à 30 000 emplois au cours des prochaines années. Pour plus de 200 communautés qui en dépendent, c’est une menace directe à leur survie économique. Et dans 900 municipalités, ce sont des familles, des PME et des savoir-faire enracinés qui sont en jeu. Miser sur un transfert des emplois dans l’industrie forestière vers les grands projets énergétiques, comme le propose le M. Legault, n’est pas une solution. Il est irréaliste de croire que les travailleurs forestiers de l’Abitibi ou de l’Outaouais iront construire des barrages sur la Côte-Nord. Renoncer à soutenir ce secteur, c’est commettre une erreur historique. Ça prend une action concrète : un plan d’urgence dès la mise à jour économique pour aider les communautés à adapter la forêt à leurs réalités et à maximiser les retombées locales. Il faut préserver ce pilier stratégique de notre économie régionale. Le soutenir, pas l’abandonner. Pas de main-d’œuvre, pas de croissance économique Les grands chantiers annoncés par le gouvernement exigeront des milliers de travailleurs. Or, nos entreprises régionales font déjà face à une pénurie qui freine leur croissance. Sans main-d’œuvre, ces projets ne verront pas le jour. Il est impératif d’adapter les politiques d’immigration et d’emploi aux réalités régionales. L’UMQ propose une mesure concrète : intégrer une clause de droits acquis pour protéger les travailleurs étrangers temporaires déjà en poste et faciliter leur maintien en emploi. La planification de l’immigration dévoilée la semaine dernière est une occasion manquée. Elle ne présente aucun portrait des besoins régionaux, aucune cible par territoire et, surtout, aucune stratégie claire pour régionaliser l’immigration. La vision économique du Québec doit être décentralisée. Les régions ne sont pas des territoires périphériques : elles sont des moteurs de croissance et d’innovation. Il est plus que temps qu’on les reconnaisse à leur juste valeur. Guillaume Tremblay |
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