Publié le 30 juin 2021
La version originale de ce texte a été publiée sur le site Internet de la Plateforme municipale pour le climat de l’UMQ.
Au Québec, le secteur des transports est responsable de 45 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). En fonction de leur réalité, de leur localisation et des services offerts, les besoins de mobilité des citoyennes et des citoyens peuvent grandement varier. Une municipalité doit donc avoir une bonne compréhension de sa population et de son territoire. Avec un portrait adéquat des habitudes en matière de mobilité de ses habitants, les municipalités peuvent mettre en place des solutions structurantes qui réduisent les impacts liés au transport. La mobilité durable permet aux citoyennes et aux citoyens d’avoir accès à des modes de transports qui répondent à la fois à leur besoin de libre déplacement tout en étant équitables, sécuritaires et confortables. L’efficience est aussi essentielle d’un point de vue de l’utilisation des ressources, du coût alloué à l’utilisation du mode de transport et du temps de déplacement[1].
Pour réduire plus facilement les émissions de GES, différentes alternatives à l’automobile peuvent être instaurées. Parmi les différentes options, on retrouve (1) l’électrification des transports (2), des modèles comme l’autopartage ou le vélopartage et (3) les transports actifs.
L’électrification des transports individuels et collectifs
Depuis déjà plusieurs années, le gouvernement du Québec met de l’avant des objectifs en matière d’électrification des transports. Il offre également du financement aux municipalités et à la population pour soutenir ces initiatives. Avec le Plan pour une économie verte 2030, l’électrification des transports est partie prenante de l’adaptation aux changements climatiques.
En ce qui concerne l’électrification des transports, les municipalités peuvent agir en sensibilisant et encourageant les citoyennes et les citoyens vers l’achat d’une voiture électrique. Elles peuvent également électrifier leur flotte de véhicules. Il s’agit d’une mesure incontournable puisqu’elle encourage à la fois le transport collectif et l’électrification des transports.
Afin d‘appuyer la population dans une telle démarche, les municipalités peuvent rendre disponible des ressources qui les aideront à prendre une décision financière, environnementale et sociale éclairée. Dans ce cas précis d’électrification des transports, il faut considérer l’ensemble du cycle de vie de la voiture. C’est d’ailleurs ce qu’a réalisé le CIRAIG en 2016 avec son étude comparative entre les voitures électriques et les voitures conventionnelles. Cette analyse a établi un point d’équivalence, c’est-à-dire, le moment où les deux types de voitures ont le même d’impact global. Selon leurs estimations du moment, il était nécessaire de parcourir entre 29 000 km (après 2 ans d’utilisation) et 85 300 km (après 6 ans d’utilisation)[2] avec une voiture électrique pour dépasser le point d’équivalence et profiter des avantages environnementaux[3]. De ce fait, un ménage qui utilise peu sa voiture ne posera pas nécessairement un geste écologique en se procurant une nouvelle voiture électrique pour remplacer son ancienne.
L’autopartage
L’irrégularité des déplacements des ménages – en raison du télétravail par exemple – a fait ressurgir plus sérieusement les questions concernant la place de l’automobile dans nos sociétés. Pourquoi un ménage possèderait-il deux voitures s’il les laisse stationner toute la semaine devant la maison? Ce type de possession est coûteuse, autant pour les individus que pour la société en raison des impacts liés à la production du bien, à son utilisation, à son entretien et à sa fin de vie. L’autopartage devient alors une option intéressante pour tirer profit des avantages liés à l’automobile. Les municipalités peuvent jouer un rôle à jouer dans la mise en place de réseaux d’autopartage structurants. Des projets pilotes et des consultations publiques sont de bons moyens pour arriver à connaître l’intérêt de la population et démarrer un changement de mentalité face à la possession d’une voiture.
Ce modèle s’inscrit dans une économie de partage, ou collaborative, qui « repose sur le partage ou l’échange entre particuliers de biens, de services ou de connaissances, avec ou sans échange d’argent.[4]» Ce nouveau modèle demande évidemment un certain changement d’habitude de la part des individus, mais leur permet d’utiliser une voiture quand bon leur semble. On réduit aussi à la source la production de voiture et les impacts environnementaux, sociaux et économiques liés à son utilisation. Ce changement facilite grandement l’atteinte d’une plus grande sobriété sociale et environnementale.
Les transports actifs
Une multitude de raisons expliquent pourquoi le transport actif peut ne pas faire partie du quotidien de chacun : les grandes distances à parcourir, les reliefs irréguliers, le manque d’infrastructures sécuritaires, la météo ou la condition physique des personnes, etc. Ce moyen de transport est plus populaire dans les centres urbains. Toutefois, il est possible pour les municipalités de mettre en place des projets partout au Québec afin de faciliter et d’encourager cette alternative. L’aménagement du territoire, la sensibilisation et la disponibilité d’équipement à la population comme que le vélopartage ou des stationnements adaptés en sont des exemples. Les municipalités ont la responsabilité d’aménager des pistes cyclables et des trottoirs ainsi que de s’assurer que les modes de transports soient connectés les uns aux autres. Les sections « s’inspirer » et « se mobiliser » du sous-chantier Transport actif de la Plateforme municipale pour le climat font d’ailleurs référence aux projets possibles hors des centres urbains.
Dans tous les cas, les modes de transports actifs répondent à plusieurs objectifs de mobilité durable. Ils minimisent l’exploitation de ressource et la consommation d’énergie polluante. De plus, ils s’intègrent facilement au milieu de vie et en minimisant l’espace nécessaire pour se déplacer[5]. En somme, les transports actifs comportent une foule d’autres avantages très payants pour les municipalités, la santé de leur population et l’environnement.
[1] Vivre en ville, d’après Québec. OQLF (2017) et Centre pour un transport durable (2002). http://collectivitesviables.org/articles/mobilite-durable.aspx, consulté le 23 juin 2021.
[2] À noter que le point d’équivalence peut varier en fonction, notamment, du modèle de voiture choisi, du style de conduite et du climat. Il s’agit de moyennes et non pas de données absolues.
[3] CIRAIG. (2016). Analyse du cycle de vie comparative des impacts environnementaux potentiels du véhicule électrique et du véhicule conventionnel dans un contexte d’utilisation québécois. (document PDF) https://www.hydroquebec.com/data/developpement-durable/pdf/analyse-comparaison-vehicule-electrique-vehicule-conventionnel.pdf , page VIII.
[4] REVENU QUÉBEC. (2021) Économie collaborative ou économie de partage. (en ligne) https://www.revenuquebec.ca/fr/juste-pour-tous/vous-aider-a-vous-conformer/economie-collaborative/ , consulté le 23 juin 2021.
[5] Vivre en ville, d’après Québec. OQLF (2017) et Centre pour un transport durable (2002). http://collectivitesviables.org/articles/mobilite-durable.aspx, consulté le 23 juin 2021.
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